InSen — « humain » en arabe — façonne une musique habitée, à la croisée des rythmes tunisiens et des sonorités électroniques d’aujourd’hui. Son univers assume les contrastes - traditions populaires versus textures futuristes, dialecte tunisien versus poésie sonore, transe rituelle versus pulsations synthétiques – dans des hymnes à la fois introspectifs et fédérateurs, ancrés dans la danse, portés par une voix hypnotique, profondément enracinée.

Mehdi Ghanem, enfant de la fièvre alternative tounsi aujourd’hui adopté par Lyon, mêle héritage et exploration à travers son trio Insen. Proche du label Shouka (Amar 808, Nessym, Aïta mon Amour), fer de lance d’une nouvelle génération décomplexée d’artistes électro-orientaux, il tisse des hymnes intimes et fédérateurs, ancrés dans la culture populaire — celle des mariages, des fêtes de rue, des transes collectives profanes ou spirituelles.
C’est en questionnant la langue — ses formes, ses usages, sa place dans la musique — qu’InSen retourne à ses origines. Dialecte tunisien, arabe littéraire, rythme des mots : tout devient matière. Dans cette relecture intime, il dessine et transcende la puissance des rythmes tunisiens et de l’instrumentation traditionnelle.

Entouré de Magen Mooken, entité percussive et acoustique, et de Felix Giacomo-Joubert, miroir électronique et claviériste, InSen développe un projet scénique où la transe est centrale. Il fait dialoguer le Mezwed, le Targ, la Hadra ou encore les grooves populaires avec des textures modernes immersives. Un syncrétisme organique, libre et poétique, une musique de la présence, du corps et du langage. Hasna el Becharia, Floating Points, Bonobo, les musiques soufies, le Malouf ou encore les scènes électroniques hybrides sont autant d’inspirations. Ce qui les relie : la recherche de la vibration juste, du souffle collectif, de l’émotion ancrée dans le rythme et le propos. InSen tisse une musique de l’entre-deux mondes, profondément ancestrale-tunisienne, résolument contemporaine.